2 - L'emmerdeur
Alors que j'étais encore en train de
pleurer, une sonnerie retentit. Une personne se souciait de moi ou était-ce
seulement le facteur ? J’ouvre ou je n’ouvre pas ? Aurais-je le courage
d’affronter la compagnie humaine ? Je montai le volume de ma chaîne à fond
afin d’éviter d’entendre ce bruit incessant et crispant me signalant à nouveau
que je n’étais pas seule sur cette planète. J’aurais pourtant tout donné pour
pouvoir être seule dans ce monde ignoble et sans aucune justice. J’aurais tout
fait pour qu’il n’y ait plus personne sur Terre, que je vive dans la solitude
la plus totale sans risquer d’être blessée, vexée ou même tuer par la
méchanceté et les remarques outrageantes de ces personnes incapables de
comprendre ma peine. J’ai été stupide. J’ai été naïve et je n’ai pas remarqué
qu’il ne m’aimer pas. Je m’en voulais et je pleurais de rage. Mais en fait, je
n’avais pas peur que les autres me fassent du mal mais plutôt de faire du mal
aux autres. J’avais peur qu’ils subissent ma sottise et ma naïveté. Je me
décidai à regarder qui était mon visiteur, celui qui restait têtu à sonner en
continu chez moi et j’eus la pire des surprises de la journée : C’était Max.
Je pris l’interphone :
– Qu’est-ce
que tu veux ?
– Te
parler, me répondit-il.
– Pourquoi ?
Pour encore m’humilier et me regarder pleurer ? Pour pouvoir de foutre de
ma gueule ? demandai-je avec indignation et rage.
– Pense
ce que tu veux … Mais quoi qu’il en soit, je veux te parler …
– Eh
bien, nous parlerons à distance !! Que me veux-tu ?
– Si
tu veux que tout le quartier sache la raison de ma venue, nous pouvons
continuer à parler à travers cet interphone pourri mais je te conseille de me
faire monter. Deux vieillards suivent la conversation avec scrupule.
– Qu’est-ce
que tu veux que j’en aie à foutre ? J’en ai rien à péter si deux vieux de
mon quartier écoute notre discussion et s’ils veulent, ils peuvent même y
participer !!
– Je
préfère quand même monter, dit-il avec calme et gentillesse.
– D’accord.
Je cède …
J’appuyai sur le bouton qui ouvrit
la porte d’en bas et je guettai sa montée en écoutant ses pas réguliers qui se
rapprochaient peu à peu.