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Quand on est triste, on ne voit pas le bonheur aussi près soit-il ...
26 mars 2006

2 - L'emmerdeur

Alors que j'étais encore en train de pleurer, une sonnerie retentit. Une personne se souciait de moi ou était-ce seulement le facteur ? J’ouvre ou je n’ouvre pas ? Aurais-je le courage d’affronter la compagnie humaine ? Je montai le volume de ma chaîne à fond afin d’éviter d’entendre ce bruit incessant et crispant me signalant à nouveau que je n’étais pas seule sur cette planète. J’aurais pourtant tout donné pour pouvoir être seule dans ce monde ignoble et sans aucune justice. J’aurais tout fait pour qu’il n’y ait plus personne sur Terre, que je vive dans la solitude la plus totale sans risquer d’être blessée, vexée ou même tuer par la méchanceté et les remarques outrageantes de ces personnes incapables de comprendre ma peine. J’ai été stupide. J’ai été naïve et je n’ai pas remarqué qu’il ne m’aimer pas. Je m’en voulais et je pleurais de rage. Mais en fait, je n’avais pas peur que les autres me fassent du mal mais plutôt de faire du mal aux autres. J’avais peur qu’ils subissent ma sottise et ma naïveté. Je me décidai à regarder qui était mon visiteur, celui qui restait têtu à sonner en continu chez moi et j’eus la pire des surprises de la journée : C’était Max. Je pris l’interphone :

 Qu’est-ce que tu veux ?

 Te parler, me répondit-il.

 Pourquoi ? Pour encore m’humilier et me regarder pleurer ? Pour pouvoir de foutre de ma gueule ? demandai-je avec indignation et rage.

 Pense ce que tu veux … Mais quoi qu’il en soit, je veux te parler …

 Eh bien, nous parlerons à distance !! Que me veux-tu ?

 Si tu veux que tout le quartier sache la raison de ma venue, nous pouvons continuer à parler à travers cet interphone pourri mais je te conseille de me faire monter. Deux vieillards suivent la conversation avec scrupule.

 Qu’est-ce que tu veux que j’en aie à foutre ? J’en ai rien à péter si deux vieux de mon quartier écoute notre discussion et s’ils veulent, ils peuvent même y participer !!

 Je préfère quand même monter, dit-il avec calme et gentillesse.

 D’accord. Je cède …

J’appuyai sur le bouton qui ouvrit la porte d’en bas et je guettai sa montée en écoutant ses pas réguliers qui se rapprochaient peu à peu.

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