13 - Enfin ...
Je suis allongée sur mon lit, la musique à fond dans ma chambre résonant dans l'appartement vide. Je me plonge souvent dans mes pensées en écoutant de la musique pour contempler mon désespoir mais là, j’attend simplement un coup de téléphone de celui qui m’a fait de nouveau aimé la vie, celui qui m’a sorti de la tristesse dans les périodes difficiles, celui qui m’y a remis à cause de son amour, celui qui a essayé de me trouver quelqu’un alors qu’il croyait qu’il n’était pas fait pour moi, celui qui m’aime et que j’aime plus que tout au monde et que jamais je ne trahirai …
12 - Trop tard pour reculer
Je me réveillai un matin, la tête
dans les nuages, les yeux à demi-ouverts, la tête comme un ballon. La seule
chose qui me venait à l’esprit était la soirée d’hier soi qui avait été bien
arrosée. Soudain, mon regard se dirigea vers le lit et j’aperçus une silhouette
sous les draps. Je les ouvris et j’eus la grande surprise de voir que c’était
Max. Et cette vision me rappela la soirée : Max avait appelé Lise pour
s’excuser et elle l’avait envoyé se faire foutre. Max, démoralisé, me demanda
de venir chez lui pour avoir un peu de compagnie et pour se changer les idées. On
avait mangé ensemble et bu de la bière, du vin et d’autres boissons toutes
aussi alcoolisées les unes que les autres. Et nous nous étions embrassés,
complètement pétés, comme deux désespérés, deux personnes irresponsables ayant
oubliés les obligations de la vie. Rapidement, la soirée avait fini au lit …
C’est là que je me rendis compte que je n’étais pas chez moi.
– Salut
belle inconnue, dit une voix derrière moi.
– Salut
à toi aussi, beau jeune homme, répondis-je en regardant Max qui venait de se
réveiller.
– Tu
as passé une bonne soirée ?
– Je
sais pas exactement … Je ne m’en rappelle plus vraiment … Et toi ?
– Je
te posais la question pour avoir plus de précisions sur les bouteilles de
bières éclatées contre le mur.
– Ah,
je vois, dis-je en apercevant les débris de verres et les tâches de bière sur
les murs.
– Alors ?
Tu te rappelles de quelque chose ?!
– Seulement
que tu m’as appelé après que tu te sois disputé avec Lise et tu m’as demandé de
venir chez toi.
– Et
je t’ai demandé de rester chez moi puis après …
– Après
on a fait ce que nous aurions pas dû faire, dis-je en soupirant.
– Ne
dis pas ça … D’après ce dont je me rappelle, tu m’as dit que … comment c’était
déjà … ah, oui ! Tu m’as dit que tu étais amoureuse de moi depuis ta
rupture avec Loïc.
– Non !
hurlai-je avec rage et haine. J’ai fait une erreur … Je pars …
– Tu
ne partiras pas.
– Et pourquoi cela ? Tu penses que je ne serais as capable de franchir cette porte ? Tu penses que je ne suis pas assez forte pour te résister et que je me jetterai sur toi ? Et bien là, tu rêves !
Et je suis partie, le laissant assis
sur son lit. A peine s’était-il levé qu’il s’était disputé avec moi. Je venais
de franchir la porte d’entrée lorsque je m’aperçus que j’étais en train de
faire une véritable erreur en quittant son appartement si lâchement. Je
remontai les escaliers à toute vitesse et frappa violemment sur sa porte. Il
ouvrit :
– Que
me veux-tu encore ? demanda-t-il méchamment.
– Je
t’aime, dis-je simplement.
– Quoi ?!
– T’es
sourd ou quoi ? Je t’aime … Et toi ?
– Moi,
j’ai fait une erreur en couchant avec toi …
– Ne
me refais pas ce coup-là ! coupai-je avec violence mais avec beaucoup de
joie. Je te demande si tu m’aimes ou pas.
– Et
bien, puisque ma cible est pourrie et que tu es débile au point de ne pas
comprendre que tu étais ma cible, j’en déduis que je t’étais mais que je ne
t’aime plus …
– Donc,
je suis en retard.
– On
pourrait dire ça … Tu es en retard, dit-il comme s’il essayait de se convaincre
de ce qu’il disait.
– Et
penses-tu que je peux rattraper ce retard ? demandai-je, les larmes aux
yeux.
– C’est
possible. Je pense sincèrement que ce retard peut se rattraper.
Lentement, nos visages se rapprochèrent et nous nous sommes embrassés. Ce baiser était l’enterrement de notre amitié bien si bien bâtie, de son amour pour Lise et de mes doutes. Mais malgré mes regrets, j’avais atteint mon but et je ne pouvais m’empêcher d’apprécier ce moment. Je ne pouvais pas m’empêcher de me répéter au fond de moi que j’avais réussi, que j’étais enfin aimé par quelqu’un que j’aimais.
11 - Réconsiliation
Je regrettais mon acte insensé et je
décidai d’appeler Max dès que j’en aurais le courage. Et c’est en me réveillant
ce matin, trois jours après ma bêtise, que j’en eus réellement la force. Je
l’appelai :
– Salut Max, dis-je, hésitante.
– Qu’est-ce que tu veux ?
demanda-t-il avec haine.
– M’excuser. Simplement m’excuser.
– Tu n’as rien à te reprocher. Tu m’as
juste dit mes quatre vérités en face, dit-il avec une ironie désagréable.
– Je m’excuse sincèrement.
– D’accord, dit-il en se calmant mais
en gardant une certaine arrogance. Et c’est tout ce que tu voulais me
dire ?
– Oui …
– Alors oublions.
Il raccrocha mais je savais que dans
deux heures, je le verrai. Lise m’avait donné rendez-vous dans le parc le plus
proche et évidemment, Max viendrait.
Je me rendis au parc un quart
d’heure avant l’heure prévue pour profiter d’une balade sur les chemins bordés
d’arbres. Mais Lise était déjà là avant mon arrivée et je n’ai pu profiter de
ma tranquillité. Elle n’était pas venue avec Max et m’expliqua :
– Max
m’énerve. Il est coléreux et hurle tout le temps. Il m’emmerde. Je ne veux plus
le voir.
– Arrête
de dire ça ! Il aurait tout donné pour ressortir avec toi après votre
rupture, dis-je gentiment.
– Pourquoi ?
Il s’est aperçu que tu ne voulais pas ...
– Que
je ne voulais pas quoi ? demandai-je avec rage.
– Rien
du tout.
– Que
je ne voulais pas quoi ? insistai-je.
C’est à ce moment-là que Max arriva.
Lise fut surprise de sa venue et moi de même. Elle le fusilla du regard et
partit instantanément. Il lui demanda de rester mais, sans l’écouter, elle partit
du pas décidé, nous laissant tous les deux, observant sa fuite.
– Nous nous sommes disputés au
téléphone hier, expliqua-t-il sans se faire prier.
– A quel sujet ?
– Oh, de rien de très important.
– Bon, c’est pas grave. Il faut que je
rentre … On s’appelle ?
– D’accord, me dit-il avec un large sourire. On s’appelle …
10 - Je m'enfonce
Le lendemain, je retrouvai Lise et Max dans un bar. Ils étaient toujours aussi proche et Max ne faisait aucune allusion à notre conversation de la veille. Je me haïssais de m'être comportée ainsi avec lui alors qu'il n'avait rien fait. Lise avait remarqué que j'étais perdue dans mes pensées et me demanda à quoi je songeais. Je trouvai une excuse débile qui mis fin à la discussion.
Mais je m'étais quand même rendu
compte que les deux amoureux étaient légèrement séparés, une distance entre eux
que peu aurait remarquée. Mais je l'avais perçu, cet écart qui les séparait. De
plus, Max me lançait des regards noirs.
Je lui demandai si je pouvais lui
parler en privé. Il accepta.
– Je
suis désolée pour hier, dis-je avec tristesse.
– Tu
pensais ce que tu disais. J'ai vu ta haine dans tes yeux.
– Alors
tu as vu bien mal car la seule chose pourrait voir dans mes yeux quand je te
regarde ...
Je m'étais arrêté de parler au bon
moment.
– Qu'aurais-je
pu voir dans tes yeux ?
– Rien
... De la haine ...
– Je
ne te crois plus maintenant. Ton discours était trop surprenant et touchant. Tu
voulais me dire quelque chose ?!
– Rien,
strictement rien, répondis-je avec indifférence.
– D'accord.
Restons-en là.
– Non
! Criai-je avec haine. Tu crois pouvoir laisser cette conversation ici ? Et
bien, tu te trompes. Et si tu veux que je te dise, ta cible a bien de la chance
d'être pourrie car je la plains si elle avait du subir ta lâcheté et tes
mensonges.
– Oh
mais ne t'inquiète pas ma chère ! Plus tu parles, plus tu pourris cette cible
...
– Quoi
?! Demandai-je soudainement.
– Au
fur et à mesure que tu parles, tu pourris ma cible.
– Mais
qui est cette cible ?
– Tu
es vraiment débile ...
– Quelle
réponse !! hurlai-je avec rage.
– Et
sera la seule réponse que tu auras.
Il partit. Je restai seule, plantée,
perdue au milieu de me pensées. Aurais-je été sa cible ? Moi qui m'étais promis
de ne pas l'aimer, je m'étais condamnée à rester seule, sans lui alors qu'il
voulait sortir avec moi. Il avait raison. J'avais été débile.
9 - Je demeure aveugle
Un beau matin de janvier naissait
lorsque Max sonna chez moi. Je me demandai pourquoi il venait à une telle heure
mais je lui ouvris car ça faisait longtemps que j'étais habillée et maquillée.
Il entra essoufflé et me demanda:
– Pourquoi
m'as-tu remis avec Lise ?
– Parce
que tu me l'as demandé ...
– Et
tu m'as écouté ?
– Oui,
dis-je avec indignation. Il ne fallait pas ?
– Non
! Cria-t-il.
– Et
bien, la prochaine fois tu sortiras un panneau qui signalera si oui ou non il
faut écouter ce que tu dis ! Sinon on s'en sort pas ...
– Désolé,
dit-il tristement. Mais je m'aperçois de plus en plus que Lise n'est pas faite
pour moi. Elle a plein de qualité mais ...
– Ne
dis pas ça, coupai-je gentiment. Tu l'aimes ! Ça crève les yeux. Ne la jette pas
... Que s'est-il passé pour que tu réagisses ainsi ?
– Rien
de particulier ... C'est juste que je m rends compte qu'elle n'est qu'une amie
et que celle dont je te parlai la dernière fois ... Tu te rappelles ?
– Oui
... Et alors ?
– Et
ben, j'ai l'impression qu'elle est plus accessible maintenant.
– Tu
n'as qu'à choisir elle et laisser tomber Lise.
– Non,
je ne peux pas. Lise m'est trop chère et je ne voudrais pas la blesser.
– Alors
tu vas jouer le faux cul ?
– Je
n'ai pas le choix ...
– Si,
coupai-je très méchamment. Tu as le choix ! Mais c'est juste que tu n'es qu'un
lâche et un hypocrite.
– Tu
as une haute opinion de moi, dit-il tristement.
– Excuse.
– Non,
c'est bon ... J'ai compris ... Je vais retourner à mon jeu d'hypocrite car ma
cible est pourrie.
– Quelle
cible ? demandai-je avec beaucoup de curiosité.
– Oublie.
Oublie ce que j'ai dit et faisons comme si cette conversation n'avait jamais
existé.
– D'accord,
dis-je en soupirant.
Il était parti en claquant la porte et je compris qu'il ne m'aimerait plus jamais. Si seulement un jour il m'avait aimé ... Et pourtant ...
8 - Petit intermède
Noël arrivait et Lise, Max, Laurent
et moi avions décidé de se rassembler dans mon petit restaurant qu’on avait
décoré pour l’occasion. Laurent s’isolait de plus en plus et c’est pourquoi
nous avions décidé de fêter Noël avec lui. Lui qui avait toujours été le plus
excentrique, le plus joyeux de la bande, il était devenu le plus maussade de
tous. Je l’avais contaminé … La bande s’était éparpillée et je ne voyais que
les gens qui m’étaient les plus chères. Certaines personnes avaient totalement
disparu de ma vie.
Max et Lise ne se lâchés plus mais
Max se rapprochait lentement et discrètement de moi. Je m’étais habituée à les
voir ensemble et je n’étais plus jalouse. Mais j’observais souvent Max pendant
les repas en songeant à ce qu’on aurait pu faire ensemble, ce que j’aurais pu
être avec lui, à la place de Lise. Mais j'ai abandonné mes chances avec lui. Je
suis à présent immunisée contre son charme. Je leur ai même acheté un cadeau de
Noël commun, une bêtise qu'on offre à des amoureux mais je trouvais ça mignon :
une lampe cubique avec des cœurs sur les faces. C'était un peu débile comme cadeau
mais je trouvais ça marrant.
7 - Erreur
Malgré les paroles de Pierre,
j’avais laissé tomber Max. Mais Pierre m’avait dit vrai : Max me fixait
tout le temps. J’y avais fait vraiment attention depuis qu’il me l’avait dit.
Dès que je le regardai, il détournait son regard vers Lise ou vers la fenêtre
la plus proche. Il étais toujours près de moi, s’asseyait à en face de moi
pendant les repas, à côté dans un bar.
Un jour, il frappa à ma porte. Je
lui ouvris et lui demandai ce qu’il voulait.
– Il
faut à tout prix que je parle à une amie.
– Que
se passe-t-il ? Tu as l’air affolé !
Il entra et s’écroula sur le canapé.
– Je
viens de me disputer avec Lise, dit-il avec des yeux emplis de tristesse.
– Mais
pourquoi ? Vous êtes amis ?
– Elle
dit que je ne fais plus attention à elle.
– Mais
elle raconte n’importe quoi !!
– Elle
dit que je ne la regarde même pas quand je lui parle.
– Qu’est-ce
qui lui prend ? Tu ne vas pas me regarder pendant que tu lui parles ?
Un silence lourd s’installa.
– Ne
t’inquiète surtout pas ! dis-je avec joie pour rompre ce blanc.
– J’ai
l’impression qu’elle m’en veut de l’avoir plaquée.
– Mais
en fait, pourquoi avez-vous rompu ?
– Pour
une raison qui n’en valait pas la peine … Un espoir vain qui n’a plus de raison
d’être …
– L’espoir
de faire quoi ?
– De
sortir avec quelqu’un …
– Qui ?
demandai-je avec tant de curiosité que ma voix en devenait aiguë.
– Quelqu’un
… que tu ne connais pas, dit-il d’une voix incertaine.
– Ah
… Tu as rompu parce que tu aimais quelqu’un d’autre ?
– Oui.
Ma conduite a été ignoble car je l’aimais mais j’aimais cette fille en même
temps.
– Tu
aimerais ressortir avec Lise ? demandai-je.
– Oui,
plus que tout au monde.
Mon cœur s’arrêta soudain de battre. J’avais tant
espéré une réponse négative et me voilà trahie par ma propre question. Il avait
fait son possible pour me rendre heureuse, j’allais lui retendre la perche.
– J’appellerais
Lise demain et je tenterai de la convaincre de ressortir avec toi, OK ?
dis-je avec un large sourire.
– Oui,
merci beaucoup.
Il me prit dans ses bras. Mais il avait fait ça par
amitié alors que moi, j’aurais fait ça par amour. Je l’aimais, j’en étais
sûre … Trop tard pour douter …
J’appelai Lise le lendemain, comme promis. Elle fut
désagréable et méchante. Jamais je ne l’avais vu comme ça. Pourquoi m’en
voulait-elle comme ça ? Elle m’avait accusé de les avoir séparé, elle et
Max, d’avoir bafoué leur amour passionné … Mais malgré ces accusations, je lui
proposai un rendez-vous, dans un restaurant pas très loin de chez elle, où on
allait souvent entre nous. Evidemment, j’y invitai Max aussi. Mon but :
ils se réconcilient. Mais jamais je n’avais souhaitaient qu’ils se remettent
ensemble. Malheureusement, c’est ce qui se passa …
Mais j’avais décidé de rester forte, de ne pas
m’enfermer seule dans mon coin à regretter ce que je n’ai pas fait, ce que j’ai
fait de mal … Je restais forte à lutter contre ma tristesse. Et eux
s’exhibaient, montraient leur amour aux passants curieux en s’embrassant
langoureusement. Moi, spectatrice de mon cauchemar, je les regardais avec
regret et désolation. Que me restait-il à part ses visions ?! Dès que
j’étais seule, je pleurais de désespoir mais en leur présence, je souriais,
masquant ma jalousie. J’aurais tout donné pour être à sa place. J’enviais la
place de Lise, là, dans ses bras …
6 - Même les autres le voient mais je reste aveugle
Ça faisait plusieurs mois qu'on
s'amusait bien ensemble, on passait des soirées avec Lise et j'appris
rapidement que leur histoire n'avait pas duré plus de deux semaines. Mais Lise
me cachait la raison de leur rupture et dès que j'abordais le sujet, elle
parlait d'autre chose. Mais je ne renonçais pas. Je tentais ma chance dès que
j'en avais l'occasion. Max restait pourtant très proche de ma meilleure amie :
il la prenait dans ses bras, l'embrassait sur la joue et lui disait des mots
gentils comme s’il n’avait jamais dû rompre. Comme deux amoureux qui n’osaient
s’avouer leur amour, ils se tournaient autour. Malgré tout ça, Max me fixait
souvent, me souriait et devenait de plus en plus gentil avec moi. Mais je
n’osais pas trop l’approcher et je ne lui parlais que comme amie. J’avais
abandonné tout espoir de l’aimer et de me faire aimer par lui.
Un soir, Max invita un ami. Loin
d’être désagréable et méchant, cet inconnu avait passé une partie de la soirée
à me fixait comme s’il cherchait un chemin sur une carte routière. Ce sentiment
m’avait été gênant mais j’essayais d’oublier que l’on m’épiait. Ce garçon
s’appelait Pierre. Il était beau, brun, bien bâti et avait des yeux
magnifiques. Au fur et à mesure, son regard se décrocha de moi et il commença à
me parler. On discutait de tout et de rien, de Max, de Lise, de leur attirance
respective quez nous avions remarqué et de leur mystérieuse rupture. Comme
Thomas, il m’avait ouvert son cœur très vite et la soirée, je la finis chez lui
…
– Je
peux pas, me dit-il avec un air désespéré.
– Tu
ne peux pas quoi, lui répondis-je avec un grand sourire.
– Je
peux pas rester avec toi, ni sortir avec toi.
– Mais
pourquoi ? lui demandai-je tristement.
– Parce
que tu l’aimes trop …
– J’aime
trop qui ?
– Max
…
– Non !
criai-je avec indignation. C’est toi que j’aime et je n’aime pas Max. C’est
juste … un ami …
– Ah
oui ! Tu fais les yeux doux à un ami, toi ?
– Non,
répondis-je sans bien comprendre de quoi il parle.
– Et
ben, tu lui fais les yeux doux … Donc, ce n’est pas qu’un ami pour toi !
C’est un peu plus que ça …
– Non !
hurlai-je. Je ne l’aime pas !!
– Ah
oui ?! En es-tu sûre ?
– Absolument !
Ce n’est qu’un ami !
– Et
toi, comme n’importe qui, tu fixes ton ami pendant tout un repas ?!
– Mais
de quoi tu parles ?! Je ne l’ai pas fixé pendant tout le repas …
– Avoue,
dit-il beaucoup plus calmement. Tu l’aimes, n’est-ce pas ?
– Je
ne sais pas …
– Alors,
comment veux-tu que je t’aide ?!
– Il
suffit que tu ne m’aides pas …
– Ne
dis pas ça. Je tiens à t’aider.
– Mais
pourquoi ?
– Parce
que je t’aime et que si je ne peux pas faire ton bonheur, je veux que tu le
trouves.
– Merci
mais ça fait longtemps que le bonheur ne m’attend plus, dis-je touchée par ses
paroles mais si désespérée.
– Peut-être
que tu ne l’aimes pas mais je suis quasiment sûr qu’il t’aime. Il t’a présenté
à moi en espérant qu’on s’entende bien jusqu’à que l’on sorte ensemble mais
j’ai bien remarqué que tu ne l’as pas quitté des yeux. Devrais-je lui dire
ça ?
– Non !!
criai-je. Ça va pas la tête ?
– Ne
t’inquiète pas ! J’allais pas lui dire ! Je suis pas
dégueulasse !! Mais quoi qu’il en soit, il a fait ça pour ton bonheur et
ça montre qu’il tient à toi plus que tout au monde. Tu l’as évité et il cherche
à te caser quelque part pour que tu connaisses enfin l’amour, le vrai …
– Il
peut garder sa compassion pour lui ! dis-je méchamment. Je sais qu’il fait
ça parce que un des mes ex s’est suicidé et qu’il a pitié de moi.
– Calme
toi.
Il avait essayé de me rapprocher de Max en me persuadant que je l’aimais pendant toute la soirée mais je m’étais résolu à le laisser de côté. Pourtant, Pierre paraissait sûr de lui quand il avait dit que Max m’aimait. Avait-il raison ?!
5 - Errance d'esprit
Voilà trois semaines que j'errais entre vie ou mort, entre l'envie de mettre fin à ses jours et la peur de souffrir ... Mais la souffrance, je la connaissais plus que je ne me connaissais moi-même. Mais il sonna chez moi en compagnie de Lise. Il vinrent et me demanda pourquoi je ne sortais plus depuis si longtemps, pourquoi je pleurais, pourquoi je ne leur parlais plus. Assaillie par leurs questions, je ne pensais qu'à éloigner mon regard de ses amoureux en tentant simultanément de leur répondre par des mensonges faciles qui m'éviterait de dévoiler mon secret.
Après cet interrogatoire, Lise
demanda à Max de nous laisser seules un instant et celui-ci partit en lui
adressant un sourire complice qui m'inquiéta.
– Pourquoi
tu as réagi comme ça ? me demanda-t-elle très sérieusement.
– Réagi
comment à quoi ?
– Au
fait que nous sortions ensemble. Tu t'es immédiatement cachée au fond de ton
trou afin d'éviter la réalité ...
– Quelle
réalité ? Demandai-je, totalement perdue.
– Découvre
par toi-même ... Peut-être l'as-tu déjà trouvé mais tu n'as aucune envie de te
l'avouer ...
– Je
ne vois pas de quoi tu parles ...
– Laisse
tomber. C'est ton problème après tout ...
Au moment où elle cessa de parler, Max entra dans la pièce comme s'il avait su exactement quand entrer. Et c'est à ce moment-là que je compris qu'il étai trop tard pour retourner en arrière. Moi, la peureuse, j'allais découvrir l'aventure, l'impossible, la quête, l'inimaginable. Trop tard pour se cacher, il fallait lutter. Lutter pour le gagner ...