12 - Trop tard pour reculer
Je me réveillai un matin, la tête
dans les nuages, les yeux à demi-ouverts, la tête comme un ballon. La seule
chose qui me venait à l’esprit était la soirée d’hier soi qui avait été bien
arrosée. Soudain, mon regard se dirigea vers le lit et j’aperçus une silhouette
sous les draps. Je les ouvris et j’eus la grande surprise de voir que c’était
Max. Et cette vision me rappela la soirée : Max avait appelé Lise pour
s’excuser et elle l’avait envoyé se faire foutre. Max, démoralisé, me demanda
de venir chez lui pour avoir un peu de compagnie et pour se changer les idées. On
avait mangé ensemble et bu de la bière, du vin et d’autres boissons toutes
aussi alcoolisées les unes que les autres. Et nous nous étions embrassés,
complètement pétés, comme deux désespérés, deux personnes irresponsables ayant
oubliés les obligations de la vie. Rapidement, la soirée avait fini au lit …
C’est là que je me rendis compte que je n’étais pas chez moi.
– Salut
belle inconnue, dit une voix derrière moi.
– Salut
à toi aussi, beau jeune homme, répondis-je en regardant Max qui venait de se
réveiller.
– Tu
as passé une bonne soirée ?
– Je
sais pas exactement … Je ne m’en rappelle plus vraiment … Et toi ?
– Je
te posais la question pour avoir plus de précisions sur les bouteilles de
bières éclatées contre le mur.
– Ah,
je vois, dis-je en apercevant les débris de verres et les tâches de bière sur
les murs.
– Alors ?
Tu te rappelles de quelque chose ?!
– Seulement
que tu m’as appelé après que tu te sois disputé avec Lise et tu m’as demandé de
venir chez toi.
– Et
je t’ai demandé de rester chez moi puis après …
– Après
on a fait ce que nous aurions pas dû faire, dis-je en soupirant.
– Ne
dis pas ça … D’après ce dont je me rappelle, tu m’as dit que … comment c’était
déjà … ah, oui ! Tu m’as dit que tu étais amoureuse de moi depuis ta
rupture avec Loïc.
– Non !
hurlai-je avec rage et haine. J’ai fait une erreur … Je pars …
– Tu
ne partiras pas.
– Et pourquoi cela ? Tu penses que je ne serais as capable de franchir cette porte ? Tu penses que je ne suis pas assez forte pour te résister et que je me jetterai sur toi ? Et bien là, tu rêves !
Et je suis partie, le laissant assis
sur son lit. A peine s’était-il levé qu’il s’était disputé avec moi. Je venais
de franchir la porte d’entrée lorsque je m’aperçus que j’étais en train de
faire une véritable erreur en quittant son appartement si lâchement. Je
remontai les escaliers à toute vitesse et frappa violemment sur sa porte. Il
ouvrit :
– Que
me veux-tu encore ? demanda-t-il méchamment.
– Je
t’aime, dis-je simplement.
– Quoi ?!
– T’es
sourd ou quoi ? Je t’aime … Et toi ?
– Moi,
j’ai fait une erreur en couchant avec toi …
– Ne
me refais pas ce coup-là ! coupai-je avec violence mais avec beaucoup de
joie. Je te demande si tu m’aimes ou pas.
– Et
bien, puisque ma cible est pourrie et que tu es débile au point de ne pas
comprendre que tu étais ma cible, j’en déduis que je t’étais mais que je ne
t’aime plus …
– Donc,
je suis en retard.
– On
pourrait dire ça … Tu es en retard, dit-il comme s’il essayait de se convaincre
de ce qu’il disait.
– Et
penses-tu que je peux rattraper ce retard ? demandai-je, les larmes aux
yeux.
– C’est
possible. Je pense sincèrement que ce retard peut se rattraper.
Lentement, nos visages se rapprochèrent et nous nous sommes embrassés. Ce baiser était l’enterrement de notre amitié bien si bien bâtie, de son amour pour Lise et de mes doutes. Mais malgré mes regrets, j’avais atteint mon but et je ne pouvais m’empêcher d’apprécier ce moment. Je ne pouvais pas m’empêcher de me répéter au fond de moi que j’avais réussi, que j’étais enfin aimé par quelqu’un que j’aimais.