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Quand on est triste, on ne voit pas le bonheur aussi près soit-il ...
26 mars 2006

12 - Trop tard pour reculer

Je me réveillai un matin, la tête dans les nuages, les yeux à demi-ouverts, la tête comme un ballon. La seule chose qui me venait à l’esprit était la soirée d’hier soi qui avait été bien arrosée. Soudain, mon regard se dirigea vers le lit et j’aperçus une silhouette sous les draps. Je les ouvris et j’eus la grande surprise de voir que c’était Max. Et cette vision me rappela la soirée : Max avait appelé Lise pour s’excuser et elle l’avait envoyé se faire foutre. Max, démoralisé, me demanda de venir chez lui pour avoir un peu de compagnie et pour se changer les idées. On avait mangé ensemble et bu de la bière, du vin et d’autres boissons toutes aussi alcoolisées les unes que les autres. Et nous nous étions embrassés, complètement pétés, comme deux désespérés, deux personnes irresponsables ayant oubliés les obligations de la vie. Rapidement, la soirée avait fini au lit … C’est là que je me rendis compte que je n’étais pas chez moi.

 Salut belle inconnue, dit une voix derrière moi.

 Salut à toi aussi, beau jeune homme, répondis-je en regardant Max qui venait de se réveiller.

 Tu as passé une bonne soirée ?

 Je sais pas exactement … Je ne m’en rappelle plus vraiment … Et toi ?

 Je te posais la question pour avoir plus de précisions sur les bouteilles de bières éclatées contre le mur.

 Ah, je vois, dis-je en apercevant les débris de verres et les tâches de bière sur les murs.

 Alors ? Tu te rappelles de quelque chose ?!

 Seulement que tu m’as appelé après que tu te sois disputé avec Lise et tu m’as demandé de venir chez toi.

 Et je t’ai demandé de rester chez moi puis après …

 Après on a fait ce que nous aurions pas dû faire, dis-je en soupirant.

 Ne dis pas ça … D’après ce dont je me rappelle, tu m’as dit que … comment c’était déjà … ah, oui ! Tu m’as dit que tu étais amoureuse de moi depuis ta rupture avec Loïc.

 Non ! hurlai-je avec rage et haine. J’ai fait une erreur … Je pars …

 Tu ne partiras pas.

 Et pourquoi cela ? Tu penses que je ne serais as capable de franchir cette porte ? Tu penses que je ne suis pas assez forte pour te résister et que je me jetterai sur toi ? Et bien là, tu rêves !

baiser_mangas

Et je suis partie, le laissant assis sur son lit. A peine s’était-il levé qu’il s’était disputé avec moi. Je venais de franchir la porte d’entrée lorsque je m’aperçus que j’étais en train de faire une véritable erreur en quittant son appartement si lâchement. Je remontai les escaliers à toute vitesse et frappa violemment sur sa porte. Il ouvrit :

 Que me veux-tu encore ? demanda-t-il méchamment.

 Je t’aime, dis-je simplement.

 Quoi ?!

 T’es sourd ou quoi ? Je t’aime … Et toi ?

 Moi, j’ai fait une erreur en couchant avec toi …

 Ne me refais pas ce coup-là ! coupai-je avec violence mais avec beaucoup de joie. Je te demande si tu m’aimes ou pas.

 Et bien, puisque ma cible est pourrie et que tu es débile au point de ne pas comprendre que tu étais ma cible, j’en déduis que je t’étais mais que je ne t’aime plus …

 Donc, je suis en retard.

 On pourrait dire ça … Tu es en retard, dit-il comme s’il essayait de se convaincre de ce qu’il disait.

 Et penses-tu que je peux rattraper ce retard ? demandai-je, les larmes aux yeux.

 C’est possible. Je pense sincèrement que ce retard peut se rattraper.

Lentement, nos visages se rapprochèrent et nous nous sommes embrassés. Ce baiser était l’enterrement de notre amitié bien si bien bâtie, de son amour pour Lise et de mes doutes. Mais malgré mes regrets, j’avais atteint mon but et je ne pouvais m’empêcher d’apprécier ce moment. Je ne pouvais pas m’empêcher de me répéter au fond de moi que j’avais réussi, que j’étais enfin aimé par quelqu’un que j’aimais.

baiser

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