Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quand on est triste, on ne voit pas le bonheur aussi près soit-il ...
26 mars 2006

1 - Mauvaise rencontre

Je suis allongée sur mon lit, la musique à fond dans ma chambre résonant dans l'appartement vide. Je me plonge souvent dans mes pensées en écoutant de la musique pour contempler mon désespoir mais là, ce n'était pas pour les mêmes les raisons ...


Je travaille dans un petit restaurant coincé dans une minuscule ruelle où personne ne vient et le patron me laisse souvent prendre des jours de congés. Je profite de ces journées pour me balader dans la ville avec mes amis. On vagabonde entre les boutiques, les bars et restaurants du centre-ville en troupe, comme une meute de lions. On fait du lèche-vitrine puis après, on se sépare en petits groupes de deux pour aller dans nos boutiques préférés.

Mais je ne peux pas dire que tous les gens qui sont dans la bande sont vraiment mes amis car je ne parle qu'à la moitié des gens qui en font parti. D'ailleurs, ma meilleure amie, Lise, est souvent accrochée à un garçon que je n'ai jamais pu me voir, Max. Il ne manque jamais une occasion de me rabaisser, de m'humilier devant tout le monde et y prend un malin plaisir. Mais je lui rends bien la part des choses car je peux être très vexante et méchante quand je le veux. Je me moque souvent de lui en lui disant qu'il n'a jamais de petites copines et que ça fait bien un an que je ne l'ai pas vu dans les bras d'une fille. J'ai donc fait le choix de l'ignorer et de ne plus lui parler pour éviter ses remarques désobligeantes.

Les moments où l'on s'amuse le plus, c'est quand on se voit le soir et qu'on invite nos conquêtes du moments ou des amis qui n'appartiennent pas à la bande. Mais moi, le problème, c'est que je viens souvent seule ou très fréquemment avec une fille. Jamais une relation amoureuse ne tient plus de deux semaines et celle qui durent plus longtemps sont, quand elle disparaissent, encore plus cruelles.

Ma dernière aventure remonte à il y a à peu près six mois et ce fut la plus terrible. J'avais rencontré un garçon extrêmement mignon. Il était venu avec un de mes meilleurs amis, Laurent. Il s'appelait Thomas, était légèrement plus grand que moi, les cheveux bruns et de magnifiques yeux verts persans. Malgré sa sympathie, son humour et sa vitalité, je voyais en lui une tristesse incessante. J'avais passé la soirée à parler avec lui et il avait rapidement laissé Laurent avec mes amies. On s'était calé dans le coin de la table, isolés du bruit et des paroles externes. Je n'écoutait que lui et le son de sa voix mélodieuse qui me lançait de délicieuses louanges. Très vite, nous nous sommes aimés et on est sorti ensemble pendant deux mois. Mais il demeurait en lui la tristesse que j'avais perçu dès notre rencontre et rapidement elle prit le dessus. Et ça s'est rapidement fini entre nous mais je n'ai pas envie d'en parler.

Nous sommes donc un après-midi d'octobre, froid pour la saison, où j'avais décidé de faire les boutiques toute seule. Je m'étais acheté plusieurs jeans, de gros pulls en laine pour supporter le froid et quelques boissons. Surchargée de sacs en plastiques qui faisaient chacun la moitié de mon poids, je portais un gigantesque carton rempli de bouteilles de vins et de coca-cola qui me bouchait totalement la vue. Je marchais donc à l'aveuglette sur le trottoir plus étroit que moi. Soudain, mon talon se cassa. Le choc me fit trébucher sur la chaussée et je tombai par terre, toujours mon gros carton dans le bras. Une voiture venant droit vers moi klaxonna à plusieurs reprises et s'arrêta. Le chauffeur sortit et m'aida à me relever. J'aurais été incapable de savoir si c'était un homme ou une femme ou quel âge il ou elle avait en à cause de l'énorme chargement que je portais toujours à bout de bras. Une voix qui me fit comprendre que mon sauveur était un homme me demanda si j'allais bien. je posai délicatement mon carton sur le trottoir et je le vis, lui et son sourire charmant, ses yeux pétillants de joie et sa beauté sans pareille mais son visage ne m'était pas étranger. Je lui répondit que j'allais très bien en insistant vraiment sur le "très". Il me rétorqua un "c'est bien alors" désagréable qui trahissait son sourire craquant et me fit remarquer que ma chute au milieu de la rue avait causé un gigantesque embouteillage. Il me proposa gentiment, comme un changement radical de personnalité, de mettre mes achats dans sa voiture et d'aller boire quelque chose dans un petit bar sympa.

coeur_sur_papier

Il s'appelait Loïc. Nous passâmes tout l'après-midi ensemble dans une brasserie au centre-ville à parler de nos vies respectives, de nos amis, de nos amours ... A la fin de cette douce journée, il m'invita à venir manger avec lui dans un restaurant sur la grande place et me proposa d'inviter une amie avec moi. Je décidai de venir avec Lise car elle est toujours prête à faire un tour quelque part. Lui aussi viendrait avec un ami ou peut-être serait-ce une amie ou même, pire, une petite amie ?
Ce garçon m'intriguait. Il était toujours souriant et paraissait heureux mais malgré cet air joyeux, je percevais une haine dans son regard qui m'effrayait particulièrement. Dès qu'il s'énervait un peu, ces yeux brillaient et me rendaient anxieuse. Ce garçon me faisait peur. J'étais incroyablement avec lui et je n'osai pas lui demander de sortir avec moi même si l'envie m'en démanger. Parce que, même s'il me rend nerveuse et m'effraie, je le trouve très attirant, lui et son magnifique sourire. Parfois même, ce sourire se transformait en un horrible rictus plein de cruauté.

Le soir si attendu arriva et je me sentais énormément nerveuse. Lise était parfaite, jolie, séduisante et habillée d'un goût exquis contrairement à moi qui, une heure avant le rendez-vous, était toujours en jeans et en T-shirt. Je m'habillai rapidement et prit un soin particulier à me coiffer et à me maquiller comme si j'allais à un rendez-vous galant. Mais je le voyais effectivement comme ça.
A vingt heures précises, j'arrivai devant le restaurant où nous attendaient Loïc et son mystérieux ami qui ne m'était pas si mystérieux que ça. Quand je vis qui c'était, j'étais totalement démoralisée. C'était l'emmerdeur de première classe, celui qui se fera un plaisir de m'humilier durant toute la soirée, Max. Lise fit donc la connaissance de mon nouvel ami et fut heureuse de voir Max nous tiendra compagnie ce soir, ce qui ne fut pas du tout mon cas.

On se prit une table dans le coin du restaurant et nous commandâmes rapidement nos plats. Pendant tout le repas, j'écoutais les longs discours de Loïc qui devenaient de plus en plus ennuyants. Peu à peu, mon regard décrochait de ce fatigant orateur pour fixer son voisin de table, Max. Lui semblait ne pas écouter son compagnon et avait l'air perdu dans ses pensées. Il ne s'était pas rendu compte que je l'observais malgré mon manque de discrétion. J'étais littéralement subjuguée par ce mystérieux personnage qui s'était gardé de dire bien des secrets. Et il semblait en avoir plein, des secrets ...

Le lendemain, Loïc m'appela et me demanda sans aucune délicatesse si je voulais sortir avec lui. J'acceptai sans y prêter vraiment attention. J'étais déjà assez perturbée par ma rupture avec Thomas. Et contrairement à celui-ci, Loïc est un garçon plat et brusque. Il est le bien et le mal, la souffrance et l'allégresse, les pleurs et la joie ... Il m'effrayait par sa manière d'être et il était très lunatique. Il pouvait te sourire et t'avoir crier violemment dessus quelques minutes plutôt. Mais j'ai acceptai et je me devais de tenir mon engagement.

Cette relation était un mange-vie. Il ne me permettait plus de sortir avec les amis ni de passer des soirées seule et je préférais aller travailler dans mon petit bar crasseux que de passer une journée avec lui. J'essayais donc de faire venir Lise et Laurent dans mon restaurant le plus souvent possible pour pouvoir les voir quelques fois. Ils me répétaient sans cesse de mettre fin à cet enfer en plaquant Loïc mais j'avais peur. J'avais peur qu'il soit méchant parce qu'il était possessif et qu'il ne supportait pas qu'on le contredise. Il avait plusieurs fois failli lever la main sur moi mais il aurait eu trop de témoins. Il se retenait donc en m'insultant. Je vivais un véritable calvaire.

coeur_bris_

Mais je m'étais décidée à lui die la vérité, lui dire que je ne peux plus vivre ainsi et que je veux mettre fin à cette histoire d'amour gâchée dès le début. Mais sa réaction fut pire que prévue. Il me gifla, m'insulta et me traita de tous les noms qu'on puisse imaginer. Il me disait que si je l'abandonnais, c'était parce que je sortais avec quelqu'un d'autre depuis un bout de temps. Et je quittai sa maison, avec des bleus énormes sur les joues, un creux au fond du cœur et des larmes au coin des yeux ....

Je ne voulais plus voir mes amis et je m'étais plongée dans une solitude incessante, cloîtrée chez moi, le téléphone débranché. Je vivais dans le silence constant et les seuls présents dans mon appartement étaient les échos de mes reniflements et de mes pleurs continus. Je passais mon temps à pleurer, dormir et manger sans plus aucun contact au monde extérieur. Plus de téléphone, plus d'ordinateur. Fini ...

Publicité
Publicité
Commentaires
Quand on est triste, on ne voit pas le bonheur aussi près soit-il ...
Publicité
Publicité